Les Banques Centrales continuent d’accumuler de l’or au premier trimestre 2025
Les banques centrales ont poursuivi leur accumulation d’or au premier trimestre 2025, confirmant une tendance mondiale à la hausse des réserves aurifères. Voici un aperçu des principaux acheteurs et des dynamiques à l’œuvre.
Une demande d’or toujours soutenue
Les achats nets officiels d’or par les banques centrales ont atteint 244 tonnes au premier trimestre 2025, soit une baisse de 21 % par rapport au premier trimestre 2024 (310 tonnes), mais une hausse de 25 % par rapport à la moyenne trimestrielle des cinq dernières années. Selon le World Gold Council, cette demande reste “confortablement dans la fourchette trimestrielle des trois dernières années”.
En 2024, la demande officielle d’or des banques centrales a dépassé 1 000 tonnes pour la troisième année consécutive, contre une moyenne annuelle de 473 tonnes entre 2010 et 2021.
Il est important de noter que ces chiffres reflètent uniquement les achats déclarés au FMI. Le World Gold Council précise que seulement 22 % de la demande des banques centrales au premier trimestre a été officiellement rapportée, suggérant une activité d’achat bien plus large, notamment par des institutions non déclarantes ou des achats “hors bilan”, comme ceux suspectés en Chine.
Qui a acheté de l’or au premier trimestre ?
La Banque nationale de Pologne a dominé les achats d’or en 2024 et a continué sur sa lancée en 2025, ajoutant 49 tonnes au premier trimestre. Cela porte ses réserves totales à 497 tonnes, soit 21 % de ses réserves, dépassant l’objectif de 20 % fixé par son gouverneur, Adam Glapiński. Ce dernier a déclaré que cette stratégie renforce la crédibilité de la Pologne sur la scène internationale :
“Cela fait de la Pologne un pays plus crédible, nous améliorons notre position dans les classements internationaux, nous sommes un partenaire sérieux, et nous continuerons à acheter de l’or.”
Glapiński a également souligné l’importance de l’or pour la sécurité financière : “L’or conserve sa valeur même si quelqu’un coupe l’accès au système financier mondial, détruisant les actifs traditionnels basés sur des registres électroniques.”
La Banque populaire de Chine a repris ses achats publics en novembre 2024 après une pause de six mois, ajoutant 13 tonnes au premier trimestre 2025, portant ses réserves officielles à 2 292 tonnes (6,5 % de ses réserves totales). Cependant, des experts comme Jan Nieuwenhuijs estiment que la Chine détiendrait plus de 5 000 tonnes d’or à Pékin, soit plus du double de ce qui est officiellement déclaré, selon une analyse de Money Metals.
La Banque nationale du Kazakhstan a ajouté un net de 6 tonnes, malgré une vente de 8 tonnes en février, avant de racheter 11 tonnes en mars, pour un total de 291 tonnes. En avril, la vice-gouverneure Aliya Moldabekova a indiqué à Bloomberg que la banque suspendrait ses ventes d’or jusqu’à ce que les incertitudes diminuent et que les prix se stabilisent.
L’Ouzbékistan, bien qu’ayant été le plus gros acheteur en janvier, a fini par être le plus gros vendeur net du trimestre, réduisant ses réserves de 11 tonnes. Ce comportement d’achat et de vente alternés est typique des banques qui s’approvisionnent localement, comme celles du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan.
La Banque nationale tchèque a poursuivi son accumulation progressive, ajoutant 5 tonnes pour atteindre 56 tonnes, soit quatre fois plus qu’à fin 2021. La Réserve bancaire de l’Inde, après avoir été le troisième plus gros acheteur en 2024, a ajouté 3 tonnes, portant ses réserves à 880 tonnes (12 % de ses réserves).
Autres acteurs notables
Parmi les autres acheteurs du premier trimestre :
- Turquie : 4 tonnes
- Qatar : 3 tonnes
- Égypte : 1 tonne
- Fonds pétrolier d’État d’Azerbaïdjan (SOFAZ) : 19 tonnes
Les principaux vendeurs incluent :
- Russie : 3 tonnes
- République kirghize : 2 tonnes
Une tendance mondiale à la hausse
En 2024, les banques centrales ont officiellement augmenté leurs réserves d’or de 1 044,6 tonnes, marquant la 15e année consécutive d’expansion. Cela fait de 2024 la troisième plus grande expansion annuelle enregistrée, juste derrière 2023 (1 050,8 tonnes) et 2022 (1 136 tonnes), le record absolu depuis 1950.
Le World Gold Council prévoit que cette tendance se maintiendra, portée par des risques commerciaux élevés et une volonté de diversification, notamment une réduction des actifs en dollars américains, un phénomène souvent appelé “dé-dollarisation”. Selon le WGC, “nous ne voyons pas de fin à ce mouvement à moins d’un changement majeur dans les tensions géopolitiques”.
Pour approfondir les tendances du marché de l’or, consultez les rapports du World Gold Council ou explorez des options d’investissement sur BullionVault.