La demande industrielle pour l’or reste stable au premier trimestre
Certaines voix dans les médias financiers qualifient parfois l’or de « métal sans valeur ». Une idée qui ne tient pas la route. L’or, bien plus qu’une simple monnaie, joue un rôle clé dans de nombreuses industries grâce à ses propriétés uniques.
Une consommation industrielle constante
Au premier trimestre 2025, environ 80,5 tonnes d’or ont été utilisées dans les secteurs technologiques et industriels, principalement pour l’électronique et l’informatique. Si la demande globale est restée stable par rapport à l’année précédente, l’électronique a vu une hausse de 2 %, avec 67 tonnes consommées, malgré les défis posés par les tarifs douaniers et des prix de l’or à des niveaux records. Pour en savoir plus sur l’évolution du marché de l’or, consultez le World Gold Council.
L’or est incontournable en électronique grâce à ses qualités exceptionnelles : excellente conductivité, dissipation efficace de la chaleur et résistance à la corrosion, contrairement à des métaux comme le cuivre ou l’argent. Sa grande malléabilité permet également de le façonner en fils ou feuilles ultrafins, parfaits pour les composants high-tech.
L’intelligence artificielle booste la demande
Le secteur de l’intelligence artificielle (IA) a dynamisé la consommation d’or, notamment pour les puces mémoire et les semi-conducteurs. Cette croissance s’explique par l’essor des serveurs IA, particulièrement en Chine et aux États-Unis. Selon le World Gold Council, cette tendance devrait se prolonger au deuxième trimestre avec l’arrivée de smartphones et ordinateurs compatibles avec l’IA.
La production de diodes électroluminescentes (LED) a également progressé légèrement, portée par les stratégies de stockage des fabricants face aux incertitudes liées aux tarifs. Les capteurs, utilisés dans des applications comme les biocapteurs ou l’automatisation avancée, ont maintenu une demande robuste.
Circuits imprimés et secteur sans fil : des dynamiques contrastées
Les circuits imprimés (PCB) ont connu une croissance surprenante pour un premier trimestre, habituellement plus calme. Cette performance est liée à des commandes urgentes dans l’électronique grand public et à la forte demande pour les applications IA. À l’inverse, le secteur sans fil a légèrement reculé en raison d’ajustements logistiques. Cependant, l’adoption de la WiFi-7, nécessitant plus d’amplificateurs de puissance, devrait relancer la demande à court terme. La croissance des infrastructures sans fil, notamment les satellites en orbite basse (LEO), reste également un moteur de demande, peu affecté par les tarifs. Pour explorer les tendances technologiques, visitez Electronics Weekly.
Néanmoins, les fabricants d’électronique se montrent prudents face aux incertitudes économiques et aux potentielles récessions.
Autres usages : un recul dans certaines applications
Dans d’autres secteurs, comme les objets plaqués or, les bijoux ou les fils d’or pour les vêtements traditionnels indiens, la consommation a baissé de 5 % par rapport à 2024. En dentisterie, la chute se poursuit avec une baisse de 6 %, ramenant l’utilisation à 2 tonnes.
2024 : une année record pour l’industrie
L’année 2024 a marqué une hausse de 7 % de la demande d’or dans les secteurs technologiques et industriels, avec un total de 326 tonnes consommées. Le dernier trimestre a été particulièrement dynamique, le plus fort depuis 2021.
L’or, un métal aux multiples facettes
Contrairement à l’idée répandue par certains, comme Warren Buffett, qui voyait dans l’or un métal sans utilité, les faits prouvent le contraire. Outre son attrait esthétique, qui en fait un matériau prisé pour la joaillerie (44 % de la demande mondiale, soit 1 877 tonnes en 2024), l’or excelle par ses propriétés physiques et chimiques.
Dans le domaine médical, sa stabilité et ses propriétés optiques en font un allié précieux pour les tests de diagnostic rapide (TDR), utilisés massivement pour détecter des maladies comme le paludisme, le VIH ou l’hépatite. Selon le World Health Organization, ces tests ont transformé le diagnostic dans les pays en développement. Les nanoparticules d’or sont également explorées dans des applications innovantes, comme la restauration partielle de la vision chez des souris aveugles en 2018, grâce à des nanofils d’or et de titane.
Conclusion : l’or, une richesse essentielle
Loin d’être un métal superflu, l’or est au cœur des avancées technologiques et industrielles. Sa rareté, combinée à ses propriétés uniques, en fait une ressource précieuse et convoitée. Plus qu’un simple investissement, l’or reste une valeur refuge universelle.